Vers une fin d'année mouvementée
La SNCF et la RATP devraient à nouveau être perturbées par une journée de grève la semaine prochaine : le mercredi 12 décembre pour la RATP, à l'appel de la CGT, syndicat majoritaire dans l'entreprise ; pas avant le jeudi 13 à la SNCF, compte tenu des délais obligatoires de dépôt de préavis. Trois semaines à peine après le mouvement contre la réforme des régimes spéciaux de retraite qui a paralysé en grande partie ces entreprises durant une dizaine de jours, les syndicats veulent faire pression sur les négociations qui ont lieu entreprise par entreprise.
La CGT-cheminots a indiqué, jeudi 6 décembre, au sortir d'une réunion interfédérale avec cinq autres syndicats (CFDT, FO, UNSA, CFTC et CFE-CGC, SUD-Rail, le deuxième syndicat de l'entreprise, n'étant pas invité) que le "principe" d'une nouvelle grève de 24 heures dite "carrée" à la SNCF "pour peser sur les négociations" était "acquis".
Les syndicats de cheminots devaient fixer, aujourd'hui, la date du mouvement. Ils semblaient divisés sur la stratégie à adopter. "Certains, comme la CGT, tiennent à une grève carrée, alors que d'autres, comme la CFTC, SUD-Rail, voire FO, veulent que les cheminots puissent débattre et proposent donc une grève reconductible", explique au Monde Eric Falempin (FO). SUD-Rail a annoncé qu'il déposerait un préavis reconductible.
La CFDT ne s'associe pas à la nouvelle journée de grève. Elle maintient toutefois un préavis de grève de 59 minutes pour le 20 décembre, un temps qui permet de ne perdre qu'une heure de paie. L'initiative est qualifiée de "gag" par les autres syndicats. "Nous demandons des réponses claires et un effort de la part du gouvernement", a justifié Dominique Aubry (CFDT).
NÉGOCIATIONS JUSQU'AU 18 DÉCEMBRE
Xavier Bertrand, le ministre du travail, a estimé "complètement incompréhensible" cette action. "Il n'y a aucune raison pour qu'on aille de nouveau dans un mouvement de grève. J'observe d'ailleurs que les syndicats n'ont pas tous la même position", a estimé M. Bertrand, qui participait à Matignon, avec la ministre de l'économie Christine Lagarde, et François Fillon aux rencontres avec les secrétaires généraux de la CFDT, François Chérèque, et de FO, Jean-Claude Mailly.
La direction de la SNCF a fait part de sa "stupéfaction" en apprenant l'appel à une nouvelle grève. "Il sera très difficile d'expliquer cette grève aux clients du fret et aux voyageurs à quelques jours des fêtes de fin d'année", déclare au Monde Guillaume Pépy, directeur général exécutif de la SNCF. "Inédite dans sa forme, cette grève dite de bouclage de négociations est sans objet alors que nous sommes en plein coeur d'un processus de négociation qui se déroule depuis le 21 novembre dans un climat constructif et sérieux", poursuit-il. La direction de la SNCF a confirmé sa volonté de poursuivre le calendrier de négociations jusqu'au 18 décembre.